GeSi N° 30 –Novembre 1990

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Edito

Entre la parution du GESI numéro 28-29 de mai 1990 et le présent numéro, l’ Allemagne est réunifiée avec déjà comme résultat un premier bilan mensuel du commerce extérieur excédentaire malgré le fardeau de l’industrie obsolète de la défunte RDA. Donc vous constatez et vous en conviendrez avec moi, une évolution rapide de l’espace géopolitique européen déjà soulignée dans l’introduction de l’éditorial précédent.Le pourquoi de cette réflexion est tout simplement qu’il doit exister une relation importante entre un commerce extérieur positif et le système éducatif. A preuve du contraire, de bons techniciens et ingénieurs font de bonnes machines. Hors les techniciens et ingénieurs allemands ou hollandais à niveau égal son plus vieux que nos étudiants et on leur laisse « assimiler » le même programme scientifique que celui de nos étudiants sur un laps de temps plus grand. Nous sommes donc les meilleurs et nous avons un commerce extérieur déficitaire, ils sont mauvais et ils ont un commerce extérieur excédentaire.

En outre nous avons besoin de plus en plus d’ingénieurs et l’on propose comme pour le Beaujolais « l’ingénieur nouveau » estampillé Descomps. Tous les établissements , des écoles d’ingénieurs traditionnelles aux universités en passant par les chambre de commerce se lancent dans ce type de formation. Et vous me direz alors quelle est la place de nos départements de GEII avec leur programme dans cette nouvelle formation ? Je vous répondrai, mon cher Monsieur, quasiment nulle ou dans le meilleur des cas une toute petite place en promettant une soumission complète aux campus universitaires puisque dans le rapport Descomps il est fortement indiqué de ne pas transformer nos IUT en Fachhhoschule. Nous devenons ainsi une préparation déguisée pour nos étudiants en poursuite d’études pour cette nouvelle filière.

C’est dans ce contexte que les quatre commissions du colloque pédagogique de Nîmes ont travaillé en tenant compte des trois contraintes énoncées dans le précédent éditorial. Les trois premières commissions, électronique, automatique et électronique de puissance ont reconnu l’importance de l’électronique analogique comme indispensable à la formation de nos étudiants.

La quatrième commission sur les expériences européennes des GEII a souligné, quant à elle, la flexibilité et la dimension humaine des formations de nos voisins.

En essayant de satisfaire aux exigences suivantes :

  • poursuites d’études
  • besoins de l’industrie
  • dimension européenne de notre enseignement
  • durée 2 ans en y incluant les 2 mois de stage

les trois commissions dites « techniques » ont proposé des programmes pédagogiques en prenant inconsciemment comme base de départ un étudiant présentant quelle que soit l’origine de son bac les caractéristiques suivantes :

  • – résistant à 32- 35 heures de présence au département
  • – possédant un temps d’assimilation rapide
  • – ayant un profil théorique pour les poursuites d’études et technique pour l’industrie
  • – mobile et parlant l’anglais pour le profil européen
  • – passant de l’analogique au numérique instantanément
  • – supportant le contrôle continu sans tomber dans le piège du bachotage,etc.

On pourrait continuer longtemps la liste des qualités de cet homo sapiens abstrait, fruit de nos programmes pédagogiques, programmes qui s’abattront sur un homo sapiens bien réel celui-là issu directement des bacs C,D,E,F2 et F3. Ainsi nous obtenons avec des étudiants plus brillants que ceux de nos voisins européens un balance du commerce extérieur chroniquement déficitaire et nous laissons les Fachhochshule aux Allemands en se demandant, M. Descomps, qui , d’eux ou de nous relèvera le prochain défi de l’industrialisation de l’Europe tout entière (Est compris).

En conclusion, je constate, amer, que nous nous cramponnons à nos deux années d’IUT entraînant de ce fait une non reconnaissance européenne du DUT. Notre système IUT se trouve donc figé malgré les troisièmes années déguisées sous le label Diplôme d’Université. Les programmes pédagogiques auront de plus en plus de mal à tenir en deux ans et j’en suis, avec colère, à souhaiter que les progrès techniques n’aillent pas trop vite pour ne pas atomiser ces mêmes programmes et pour avoir encoure en face de moi des étudiants à dimension humaine.

R.ALABEDRA – GEII Nîme

Chef du département

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Sommaire
  • Comptes rendus des travaux des commissions
  • L’électrotechnique à IBM France
  • Les échanges internationaux avec l’Espagne
  • L’enseignement assisté par ordinateur
  • Les métiers de la documentation technique
  • Identification de processus
  • Une carte cible pour vos TR
  • Les conventions de recherche pou techniciens supérieurs

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